Juin 2009 : enfin les vacances !
On entendait déjà les clapotis de l’eau, le crissement de l’herbe sous les pieds nus et le froissement des draps après une grasse matinée. Enfin, passés le devoir d’histoire, le dernier week-end de travail acharné, le dernier pic de stress, enfin on les voyait venir, les vacances. Les vacances… On le murmurait sans cesse, ce mot, sans trop y croire et tout d’un coup c’était vrai, c’était dans une semaine, c’était maintenant ! Pauvres naïfs ! Vous y croyez encore ? –réponse dans les coulisses :- Ouiiiiii ! Grave erreur ! Vous pensiez donc que la pédagogie était le plus grand talent de –certains de- vos professeurs ? Eh bien non, vous l’avez senti confusément au cours de l’année, vous refusiez de l’admettre et pourtant c’est vrai : s’ils excellent dans un domaine, c’est celui de vous mettre la pression.
Je passais juste pour me présenter…
C’est comme cela que tout a commencé. Non, plus exactement, tout a commencé ce lundi, dernier lundi de ds –ds auquel, du reste, nous ne croyions pas, preuve supplémentaire de l’omnipotence de dieu-. Juste avant de donner le sujet, consistant en gros à résumer un livre de trois cents pages sur la renaissance en un plan détaillé et ceci, bien sûr, en moins de trois quart d’heure –l’hypokhâgneux est un sur-homme-, notre divin prof d’histoire nous annonça qu’il nous priverait de sa présence la dernière semaine de cours, mais qu’il reviendrait tout de même nous donner sa liste de livres et un peu de travail pour les vacances. Comment ? Eh oui, nous avions bien entendu une rumeur de listes de lecture dans les milieux khâgneux, mais nous avions refusé d’y croire jusque là, ou tout de moins, nous avions espéré qu’elle se limitait à l’histoire. Mais la semaine qui suivit ne fut qu’un long ballet de professeurs, venus se présenter afin de calmer nos inquiétudes quand à l’année prochaine et surtout de nous confier leur propre liste, qui les a dédoublées. Certains ont même poussé le vice jusqu’à ajouter en bas de page un certain nombre d’ouvrages qui ne « sont pas à lire bien sûr, puisque vous les avez déjà lu pour votre entrée en hypokhâgne, mais vous devriez y rejeter un coup d’œil » Quiconque a tenté de comprendre Les fondements de la métaphysique des mœurs de Kant comprendra que ces ouvrages se sont rapidement ajoutés à ma liste de lectures obligatoires…
Qui a envie d’y aller ?
Après cela, se pose donc la grande question : qui a envie d’aller en khâgne ? Loin de ressentir les picotements d’excitation habituels -toutes ces choses que je vais pouvoir apprendre !-, seuls les picotements de mes yeux se manifeste. Tout cela m’effraye un peu. Je ne me sens pas de taille. D’autant plus que ces lectures s’ajoutent au programme déjà bien chargé que je m’étais déjà concocté, afin de rattraper le niveau en latin et en grec. Mais je crois que le vrai problème n’est pas là. On les aura nos vacances. Ce travail, c’est impressionnant, mais ça nous laissera encore beaucoup de temps et puis, il s’agit de faire des choix aussi. Mais la khâgne… Oh la khâgne, je me sens déjà si fatiguée !
En conclusion, remontons nos manches, commandons des vitamines et courage ! Nous serons en vacances en juin de 2009. Et en attendant, profitons de nos vhâkhânces(hês) !