Anne-Koûsine in da place
Partie 1: hypokhâgne 2007/2008 le bilan, (bon sous forme de liste, parce qu’il faut pas rigoler quand même je reste une fausse littéraire) :
Nous avons appris des choses qui ont changé notre vie de tous les jours:
1. Choisir lettres classiques n’est pas un suicide social (quoique)
2. La révélation de l’existence de Dieu, voilà ce que c’est de croire…
3. Ce qu’est un ciron, un zeugma, et l’acculturation
4. « Ovide a été mon maître »
5. Cohabiter avec des hooligans bourgeois et des sectaires bling-bling
6. Qui est Tony Estanguet
7. La haine prépa/fac (enfin surtout la haine prépa/Monsieur V.+ administration)
8. Le café, c’est bon (surtout à 23 heures avant une dissert’ de philo à rendre pour le lendemain)
9. Un système radicalement différent du secondaire : être collé c’est positif, il faut avoir réussi l’Ecrit pour aller à l’oral et seuls les meilleurs peuvent redoubler. Mais qu’est-ce qu’on fait là ??
10. Non, Monsieur K ; ce n’est pas mieux de ne pas avoir suivi votre plan de cours
11. Il paraîtrait que Zola n’est pas le seul écrivain de la littérature française (quoi, c’est qui ce Proust ?)
12. Ce que n’est pas la vie étudiante
13. Hiiii ! Sidney Poitier !
Les bonus qui n’ont servi à rien :
1. La CICTA (Confédération Internationale de la Conservation des Thonidés de l’Atlantique) a un rôle économique
2. La crypte (mais c’est rempli de scientifiques qui mangent des sandwichs en jouant tous ensemble en réseau)
3. Non, un petit Gaffiot n’est pas le meilleur accessoire de sociabilité pour se fondre dans un groupe de lycéens.
4. Savoir quelques résultats de matchs de tennis et de foot (d’ailleurs je ne sais pas du tout comment s’est fini l’Euro 2008 puisqu’ A. n’est plus allé en philo dès les matchs de pré-sélection ).
5. La règle murmure au loup-garou avec les MPSI2 ( même si ceux qui ne font plus de maths cette année sont souvent éliminés au premier tour , bande de racistes^^)
6. Dernièrement , à utiliser une pompe à vélo (mais aucun rapport avec la prépa c’est juste pour faire transition.)
Partie 2 : une hypokhâgneuse chez les paillous . (J’ai un peu hésité entre khâgneuse et hypo, mais comme l’existence précède l’essence…)
En effet, je suis campusienne pour deux semaines, je me suis retirée dans la charmante bourgade de Livia pour animer un centre-aeré. Tout a commencé il y a un mois , quand je suis allé passer l’entretien juste avant les saturnales. Mes talons hauts soulevaient des nuages de poussière sur le chemin de terre qui menait au centre. On aurait presque entendu la musique de générique d’un téléfilm où la petite bourgeoise des villes en robe noire est contrainte de travailler dans un trou paumé. Au début elle a beaucoup de mal à se faire à la vie à la campagne, tout le monde se moque de ses habitudes de citadine, à commencer par un beau et jeune paysan. Et en fait à la fin du film elle s’est attachée aux enfants à qui elle donne des cours, ne veut plus quitter le petit village et vit une passion des plus heureuses avec le paysan jeune et beau. En tout cas c’est ce que ça nous évoquait avec Livia, du coup on a bien rit quand un jeune-homme nous accueillit avec un sourire moqueur dans les vieux bureaux inoccupés qui servent de local au centre (puis quand la directrice m’a dit : « bon, il faudra porter des vêtements un peu plus…enfin vous voyez quoi ! »)
Finalement, lundi en arrivant pour mon premier jour, j’ai retrouvé mon beau et jeune paysan de l’entretien qui n’aurait pas dû travailler avec nous (à ce qu’on m’avait dit). Malheureusement notre histoire d’amour a pris fin dans les toilettes dès mon arrivée au centre (je suis arrivé en vélo et je n’en avais pas fait depuis longtemps, et il s’avère que ça a un effet néfaste sur mon estomac.) En fait il n’y a absolument rien à faire dans ce centre : les enfants (bien loin d’être les paillous que j’imaginais) sont les rejetons intellos et pourris-gâtés des chercheurs de l’INRA (juste à cotés). Ils sont donc très sages ( genre ils font des jeux de tables de multiplications à table, ou disent « Il ne faut casser cette feuille encore pleine de vie ! ») mais d’un autre coté impossible qu’ils fassent un peu ce que tu leur demandes si ça leur plait pas. Evidemment, ça me change de mes cas-soc’ du centre-social (pour l’instant aucun des gamins n’a voulu me revendre de shit , personne n’a castré son petit camarade de tape-fesses et on ne m’a pas encore accusé de violence envers les enfants), et je me sens un peu inutile. Au point que je ne sers qu’à vérifier que la langue est correcte sur les papiers (oui on dit « à l’intention de » et non pas « à l’attention de », oui « brassard » prend un –d- à la fin et non ce n’est pas parce-que je fais une prépa littéraire que je suis douée pour ces choses là –moi ?-) J’ai quand même quelques coups de cœur : l’autiste qui vient avec ses photos de PPDA , Sarko , Chirac et Tonton et les fait discuter entre eux ; les « deux-petites filles modèles » terriblement ennuyeuses mais pros du rangement , et Cobra qui m’a annoncé que je finirais ma vie toute seule.
Bref , c’est la glande, je me purge de cette année de labeur ( mon beau paillou m’a annoncé que je devais beaucoup aimer travailler si j’étais en prépa- réussi le concours de l’IRTS et on en reparle mon coco -)
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