Comme un spartiate aux thermopyles.

J’ai passé 33 heures assise.

J’ai utilisé 7 cartouches d’encre.

J’ai écrit 37 pages (ce qui n’a rien d’un record, certain de mes camarades dépassent ce nombre en deux épreuves)

J’ai mangé 23 rochers à la noix de coco et 18 Kinder Country (rebaptisés Kinder Concours par ma sœur)

J’ai cité 14 fois Zola.

Cela aurait du être rébarbatif. Passer des heures assise, réfléchir à en avoir mal au crâne, écrire à en avoir mal au bras, tout ça pour rien. Nous avions prévu de rendre des copies d’une nullité effrayante afin de faire ressortir encore la qualité de celles de nos deux champions. Et puis finalement, je l’ai fait sérieusement… ce qui n’a pas changé grand chose. Mais, contre toute attente, je me suis bien amusée. Faire une dissertation pour rien, comme ça, pour le plaisir de réfléchir, sans être jugé, car avoir 2 en cas d’échec, 4 en cas de réussite, ce n’est pas être jugé, ça a si peu d’importance. Enfin, je n’ai pas besoin de retenir mon stylo en Histoire. Qu’importe si je n’ai saisi qu’un quart du sujet, si il n’y a aucune date, si mes citations sont fausses, je n’ai pas honte, je suis un numéro et ce n’est pas P. qui me note. En version, je me laisse aller à interpréter le texte, quel risque si je me suis trompée puisque aucun prof ne viendra me dire « c’est intolérable d’avoir fait une faute pareille après neuf ans d’allemand ! » ? Le sujet de français est le seul qui ne m’ai pas plu, certainement parce que je ne l’ai pas compris. Que faire alors : rendre copie blanche ou citer Zola à la pelle comme je rêve de le faire depuis des années ? Autant s’amuser. Ce qui fut fait.

Bien sûr, je n’ai pas pu passer ces épreuves sans faire de bourdes. Rien de grave, rassurez-vous, j’ai juste noté que je passais le Concours de Lyon sur l’entête de mes deux premières copies… Je ne peux pas dire que la disparition de ma note d’Histoire m’attriste particulièrement, mais ça ne fait pas très sérieux. J’ai également réussi à donner mon sujet de philo au lieu de la convocation, rien de dramatique donc.

La partie la plus plaisante des concours reste la séance de cinéma, tout à la fin... Ponyo-Ponyo... A se demander si j'aurais vraiment le courage de m'y atteler une deuxième fois, car le khûbage se profile dangereusement à l'horizon...