Umherirren
umherirren : chercher à obtenir des papiers à la fac.
Que faire après la khâgne ? A la moitié de l'année, la question commence à nous occuper l'esprit. Certaines envisagent d'aller à la fac, poursuivre leurs études de Lettres Classiques. D'autres envisagent d'échanger leur Gaffiot contre le Code Civil. Et d'autres enfin rêvent d'exotisme, d'un pays ensoleillé où personne ne sait ce qu'est qu'une khâgne -"quoi ? Tu as 20 ans et tu es encore au lycée ? Tu as pas ton bac alors ?"-. Je suis de celles-là. En grande aventurière avide de découvrir une culture nouvelle, c'est sur l'Allemagne que s'est porté mon choix. J'aimerais donc partir en Erasmus l'année prochaine pour le plaisir de traduire du latin en allemand -Ach ja !- Si c'était si facile...
Deux mois, cela fait deux mois que je tente d'obtenir un dossier, un rendez-vous... ne serait-ce qu'une toute petite information... J'ai commencé par envoyer un mail très précis, très gentil... sans aucune réponse. Après un mois d'attende, c'était décidé, il fallait prendre son courage à deux mains et tentez l'impossible : essayer d'obtenir une information à la fac. Ce vendredi-là était un jour faste, je venais même d'echapper in extremis à une khôlle d'Histoire, c'était un signe. En gravissant les escaliers qui mènent au secretariat de lettres, "Ainsi parlait Zarathoustra" résonnait dans ma tête. Je me sentais d'humeur guerrière. Je pousse la porte et expose ma situation en long, en large et en travers à une dame qui hoche gentillement de la tête avant de me répondre : "oh, mais c'est pas moi que ça concerne ! Il faut aller en A52 !" Pas de chance, la numérotation des salles s'arrête à A49. Bon. Deux faqueuses m'envoient me renseigner dans un couloir borgne de l'autre côté de lac. Aucun signe de vie sinon le claquement d'une affiche partiellement arrachée. Dernière chance : l'appariteur. La lumière se fait : oui, c'est là, la grosse porte orange en face ! Ah oui, en effet, "Erasmus" est inscrit en grosses lettres sur la porte... La myopie a ses inconvénients... Et là, charmant accueil d'une jeune femme qui me donne une feuille où sont notées les réponses aux cinquante questions que se posent les étudiants. La mienne n'y est pas. Elle m'explique alors comment prendre rendez-vous pour déposer un dossier :
" Eh bien ! Il faut d'abord envoyer un mail, voyons !"
Raaaaa !
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